Hydratation et nutrition artificielles
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Lorsqu’un patient n’arrive pas à avaler en raison d’un problème médical, on peut lui donner des liquides ou des aliments d’autres façons que par la bouche. C’est ce qu’on appelle l’hydratation et la nutrition artificielles.
On y a parfois recours chez les personnes qui se remettent d’un problème temporaire, comme la perte de liquides causée par des vomissements, la transpiration ou la diarrhée. On peut aussi hydrater et nourrir artificiellement les personnes atteintes d’une maladie mortelle qui sont en fin de vie.
Pourquoi notre corps a-t-il besoin de liquides et d’aliments?
Notre corps est principalement composé d’eau. L’eau représente près de 60 % de notre poids corporel. Pour être en bonne santé, le corps a tout autant besoin d’eau que d’aliments. Chaque jour, nous perdons de l’eau des deux façons suivantes :
- en allant aux toilettes (environ 1350 ml [45 onces] par jour)
- ainsi qu’en transpirant et en respirant (au moins 630 ml [21 onces] par jour).
Les aliments que nous mangeons fournissent des nutriments à notre corps. Ces nutriments nous donnent de l’énergie et contribuent au bon fonctionnement de notre corps.
Nous devons manger et boire chaque jour pour que notre corps obtienne la quantité d’eau et de nutriments dont il a besoin.
De quelles façons peut-on hydrater et nourrir artificiellement une personne?
Il y 2 façons de remplacer les liquides perdus chez une personne. La première consiste à administrer le liquide directement dans une veine. C’est ce qu’on appelle la réhydratation par voie intraveineuse. La seconde façon consiste à administrer le liquide sous la peau. Cette méthode est appelée hypodermoclyse, ou réhydratation par voie sous-cutanée.
Une autre méthode de nutrition et d’hydratation artificielles consiste à utiliser un tube de plastique appelé sonde naso-gastrique. On introduit le tube par le nez pour le faire descendre dans la gorge, jusqu’à l’estomac. On ne peut le laisser en place que pour une courte période, habituellement de 1 à 4 semaines. Si l’alimentation artificielle doit durer plus de 4 semaines, on peut utiliser un autre type de tube qu’on installe dans la paroi de l’estomac (appelé tube de gastrostomie endoscopique percutanée ou sonde gastrique).
Les personnes qui reçoivent un soluté (liquide) par voie intraveineuse ou qui ont une sonde gastrique doivent être surveillées très étroitement à l’hôpital par un professionnel de la santé. Par contre, l’hypodermoclyse peut être effectuée à la maison par un membre de la famille ou un autre aidant ayant reçu une formation d’un professionnel de la santé sur cette méthode.
Comment fait-on une hypodermoclyse?
Un sac de soluté est relié à une longue aiguille par un tube en plastique. L’aiguille est insérée sous la peau et fixée à l’aide de ruban adhésif, généralement sur la poitrine, l’abdomen ou une cuisse. Le soluté s’égoutte du sac et s’écoule dans le tube jusque dans l’aiguille, puis sous la peau. Ensuite, le corps absorbe le liquide qui est sous la peau.
Une « chambre compte-gouttes » (une petite fenêtre) dans le tube montre la vitesse à laquelle le liquide s’égoutte. Une pince à roulette permet de régler la vitesse d’écoulement (le débit) dans la tubulure. C’est votre fournisseur de soins de santé qui déterminera la vitesse à laquelle le liquide doit s’écouler. Il vous montrera comment régler le débit et vous dira à quel moment vous devez le vérifier à la maison. Vous pouvez vous adresser à votre fournisseur de soins de santé si vous avez des questions ou des difficultés. Un professionnel de la santé devrait remplacer l’aiguille tous les 4 à 7 jours afin de prévenir une infection autour de l’aiguille.
Quels sont les problèmes couramment associés à l’hypodermoclyse et comment puis-je les régler?
L’hypodermoclyse est sécuritaire la plupart du temps. Des problèmes peuvent cependant survenir à l’occasion. Voici quelques exemples de problèmes qui peuvent se produire au cours d’une hypodermoclyse :
- La vitesse d’écoulement change ou l’écoulement s’arrête. Votre fournisseur de soins de santé vous montrera comment maîtriser le débit d’écoulement avec la roulette de la pince.
- L’endroit où l’aiguille est insérée enflera. Si vous frottez délicatement la peau à cet endroit, le soluté sera mieux absorbé. Votre fournisseur de soins de santé vous montrera comment faire. Communiquez avec lui si l’enflure devient plus importante ou ne diminue pas.
- Le point d’insertion de l’aiguille devient douloureux. Vérifiez si la peau est rouge. Communiquez avec votre fournisseur de soins de santé si la peau est rouge. Il est peut-être temps de trouver un autre endroit pour insérer l’aiguille.
- Il y a du sang dans la tubulure. Cela signifie que l’aiguille est entrée dans une veine. Si cela se produit, communiquez avec votre fournisseur de soins de santé.
- La personne a du mal à respirer ou son état se détériore. Dans un tel cas, communiquez avec votre fournisseur de soins de santé.
Quels sont les bienfaits de l’hydratation et de la nutrition artificielles?
Une personne atteinte d’un problème de santé temporaire qui l’empêche d’avaler doit recevoir des nutriments et de l’eau. L’hydratation et la nutrition artificielles peuvent contribuer à prévenir la déshydratation et aider le patient à se remettre de sa maladie.
L’hydratation et la nutrition artificielles ne sont toutefois pas toujours aussi bénéfiques pour les personnes atteintes d’une maladie mortelle qui sont en fin de vie. L’hydratation et la nutrition artificielles peuvent prolonger un peu leur vie, mais ce n’est pas toujours le cas.
Choses à prendre en considération
Quels sont les risques associés à l’hydratation et à la nutrition artificielles?
La réhydratation par voie intraveineuse et l’hypodermoclyse peuvent causer une infection au point d’insertion de l’aiguille. Des caillots de sang peuvent se former dans la veine et causer une enflure et de la douleur. La surcharge liquidienne et le déséquilibre électrolytique sont aussi des effets secondaires possibles.
L’alimentation par un tube comporte toujours des risques. Du liquide peut entrer dans les poumons et entraîner une toux et une pneumonie. Les sondes gastriques peuvent causer de l’inconfort. Elles peuvent se boucher, causant de la douleur, des nausées et des vomissements. Les sondes gastriques peuvent aussi causer des infections. Il faut parfois utiliser la contention physique (immobilisation) ou la sédation pour empêcher un patient de tirer sur sa sonde gastrique.
Qu’arrivera-t-il à une personne qui n’est pas hydratée ou alimentée artificiellement?
Une personne qui ne reçoit pas d’aliments ni de liquides finit par tomber dans un sommeil profond (coma) et meurt généralement au bout de 1 à 3 semaines.
Comment prend-on la décision de recourir à l’hydratation et à la nutrition artificielles?
Le patient et sa famille doivent discuter avec le professionnel de la santé de l’état de santé du patient et des risques et bienfaits de l’hydratation et la nutrition artificielles. Chaque situation est unique. Votre fournisseur de soins de santé peut vous aider à prendre la bonne décision pour le patient et la famille.
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