Cancer colorectal
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APERÇU
Qu’est-ce que le cancer colorectal?
Le cancer du côlon est le cancer du gros intestin (le côlon). Le cancer du rectum est pour sa part le cancer de la partie du gros intestin la plus près de l’anus (le rectum). Ces formes de cancer ont de nombreuses caractéristiques en commun. On en parle souvent en les combinant sous le nom de cancer colorectal.
Au Canada, le cancer colorectal est la deuxième principale cause de décès par cancer chez les hommes et la troisième chez les femmes. Beaucoup de ces décès ont lieu quand le cancer est constaté trop tard pour être traité efficacement. Si le cancer colorectal est détecté assez tôt, il se traite habituellement très bien et ne met pas la vie en danger.
SYMPTÔMES
Quels sont les signes et symptômes du cancer colorectal?
La plupart des cancers colorectaux commencent par un polype. Au début, le polype est une petite bosse bénigne (non cancéreuse) sur la paroi du côlon. Toutefois, en grossissant, le polype peut devenir un cancer qui se développe et se propage.
Communiquez avec votre professionnel de la santé si vous avez n’importe quel des signaux d’alarme suivants.
- Saignement provenant du rectum
- Sang dans les selles ou dans la toilette après être allé à la selle
- Changement dans la forme ou la consistance de vos selles (comme une diarrhée ou une constipation qui dure pendant plusieurs semaines)
- Crampes dans le bas du ventre
- Sentiment d’inconfort ou urgence d’aller à la selle alors que cela n’est pas nécessaire
- Faiblesse ou fatigue
- Perte de poids non intentionnelle
D’autres problèmes de santé peuvent causer ces mêmes symptômes. Vous devriez communiquer avec votre professionnel de la santé pour savoir ce qui cause vos symptômes.
CAUSES ET FACTEURS DE RISQUE
Quand devrais-je faire un dépistage pour le cancer du côlon?
Comme le cancer colorectal est plus courant chez les gens plus âgés, les professionnels de la santé font habituellement le dépistage chez les personnes de 50 ans et plus. À cause de leurs facteurs de risque, certaines personnes sont plus susceptibles d’avoir le cancer colorectal plus jeune. Le dépistage devrait commencer plus tôt dans de tels cas.
Vous devriez faire un test de dépistage du cancer colorectal plus jeune dans les situations suivantes.
- Vous avez déjà eu le cancer colorectal ou des polypes.
- Vous avez des antécédents familiaux de cancer colorectal ou de polypes.
- Vous avez une colite ulcéreuse ou la maladie de Crohn.
- Vous avez un syndrome du cancer colorectal héréditaire.
Si vous correspondez à un de ces groupes, vous pourriez aussi devoir être testé plus souvent qu’une personne qui n’a pas de facteurs de risque pour le cancer colorectal.
Pour les personnes qui ont un risque plus élevé de cancer colorectal, il peut être recommandé de faire une coloscopie de dépistage. Discutez des possibilités de dépistage avec votre professionnel de la santé.
Communiquez avec votre professionnel de la santé familial pour décider quels tests de dépistage vous devriez faire et à quelle fréquence. Si vous n’avez pas de facteurs de risque pour le cancer colorectal, vous aurez probablement votre premier test de dépistage vers 50 ans.
DIAGNOSTIC ET TESTS
Quels sont les tests de dépistage pour le cancer colorectal?
Les tests de dépistage permettent de trouver les polypes et les cancers avant qu’ils soient assez gros pour causer des symptômes. Ces tests sont importants parce que la détection précoce permet de traiter le cancer plus efficacement. Votre professionnel de la santé choisira les tests qui conviennent le mieux dans votre cas. Voici des tests de dépistage utilisés pour le cancer colorectal.
La Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard offrent un test de dépistage du cancer colorectal appelé test immunochimique fécal (TIF). Ce test est offert tous les 2 ans aux personnes âgées de 50 à 74 ans ayant un risque moyen de cancer colorectal. Il peut être effectué à la maison en suivant les instructions fournies dans la trousse. On communique avec les personnes qui obtiennent des résultats anormaux pour un suivi. Pour en savoir plus à ce sujet, consultez la section Pour plus d’information du présent document.
Toucher rectal – Examen durant lequel votre professionnel de la santé insère un doigt ganté dans le rectum à la recherche de masses. Facile à faire, cet examen n’est pas douloureux. Toutefois, comme moins de 10 % des cancers colorectaux sont détectés au moyen du toucher rectal, ce test de dépistage doit être utilisé avec un autre.
Lavement baryté – Pour cet examen, vous recevez un lavement (injection d’un liquide dans le rectum) contenant un liquide qui permet de voir votre côlon aux rayons X. Votre professionnel de la santé examine la radiographie de tout le côlon pour détecter des taches anormales. Si vous avez une tache anormale ou si le radiologiste détecte des polypes sur votre côlon, votre professionnel de la santé vous demandera probablement de passer une coloscopie.
Recherche de sang occulte dans les selles – Ce test permet d’examiner vos selles pour vérifier si elles contiennent du sang qu’on ne voit pas à l’œil nu. Votre professionnel de la santé vous fournit une trousse à utiliser à la maison et des instructions. Vous remettez ensuite un échantillon de selles aux fins d’analyse. Si du sang est trouvé dans vos selles, un autre test est fait pour vérifier s’il y a un polype, un cancer ou une autre cause expliquant la présence du sang. Votre professionnel de la santé vous demandera de ne pas manger certains aliments quelques jours avant le test ou de ne pas prendre certains médicaments pouvant affecter les résultats.
Certains aliments et médicaments peuvent donner des résultats positifs au test, même s’il n’y a pas vraiment de sang dans vos selles. C’est ce qu’on appelle un résultat faux-positif. Ces produits comprennent certains légumes crus, le raifort, la viande rouge, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (comme l’ibuprofène), les anticoagulants, les suppléments de vitamine C et de fer et l’aspirine. Certains problèmes médicaux, comme les hémorroïdes, peuvent aussi causer un résultat faux-positif.
Analyse de l’ADN dans les selles – Dans le cadre de cet examen, on vérifie vos selles à la recherche de cellules libérées par les cancers du côlon ou les polypes précancéreux. Votre professionnel de la santé vous donne une trousse pour faire le test et des instructions sur la façon de recueillir l’échantillon de selles. Il peut aussi vous demander de ne pas manger certains aliments quelques jours avant le test ou de ne pas prendre certains médicaments pouvant affecter les résultats. Si le test est positif, votre professionnel de la santé vous demandera probablement de faire un test de dépistage appelé coloscopie.
Coloscopie – Avant de passer ce test, on vous donne un médicament ayant pour but de vous détendre et de vous rendre somnolent. Un mince tube flexible branché à une caméra vidéo est inséré dans votre rectum pour permettre au professionnel de la santé d’examiner tout le côlon. Le tube est aussi utilisé pour enlever les polypes et cancers pendant l’examen. La coloscopie peut susciter un sentiment d’inconfort, mais elle n’est habituellement pas douloureuse.
Coloscopie virtuelle – Il s’agit d’un nouveau test qui utilise un appareil de tomographie par ordinateur pour produire des images de votre côlon. Le professionnel de la santé peut alors voir toutes les images combinées à l’ordinateur pour vérifier s’il y a présence de polypes ou de cancer. Si le professionnel de la santé trouve des polypes ou d’autres anomalies dans votre côlon, vous devrez passer une coloscopie traditionnelle qui permettra d’examiner les polypes ou autres anomalies plus en profondeur ou de les enlever.
Sigmoïdoscopie flexible – Pour ce test, votre professionnel de la santé insère dans votre rectum un tube creux, mince et flexible muni d’une lumière à l’extrémité. Le tube est branché à une petite caméra vidéo qui permet au professionnel de la santé d’examiner le rectum et la partie inférieure de votre côlon. Ce test peut être un peu inconfortable, mais il permet au professionnel de la santé de voir de très petits polypes (avant qu’ils ne puissent être détectés au moyen de la recherche de sang occulte dans les selles). Comme des polypes cancéreux présents dans la partie supérieure du côlon peuvent ne pas être détectés au moyen de la sigmoïdoscopie flexible, certains fournisseurs de soins préfèrent la coloscopie. Votre professionnel de la santé discutera de ces options avec vous.
TRAITEMENT
Comment traite-t-on le cancer du côlon ou du rectum?
Si vous avez le cancer du côlon ou du rectum, votre professionnel de la santé vous parlera probablement des différentes possibilités de traitement.
- La chirurgie visant à enlever la tumeur est habituellement le principal traitement pour le cancer du côlon et du rectum.
- La chimiothérapie est un traitement fait au moyen de médicaments qui tuent les cellules cancéreuses. On utilise souvent la chimiothérapie lorsqu’il y a un risque que le cancer du côlon ou du rectum revienne.
- La radiothérapie est un traitement par rayonnement (rayons X) qui tue les cellules cancéreuses. La radiothérapie peut être utilisée avant ou après une chirurgie effectuée pour le cancer du rectum. Parfois, on utilise la radiothérapie et la chimiothérapie après la chirurgie.
Qu’est-ce que la stadification du cancer?
Les professionnels de la santé utilisent un système de stades pour suivre le niveau du cancer du côlon ou du rectum. On parle des stades I, II, III et IV. Ces stades décrivent la profondeur du cancer dans la paroi du côlon ou du rectum et la mesure dans laquelle le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques (petites structures qui produisent et gardent en réserve les cellules qui combattent l’infection) ou à d’autres organes.
Le premier stade du cancer est le stade I. Le stade IV est le plus avancé. Plus le stade du cancer est élevé, plus le cancer s’est propagé et moins grandes sont vos chances de guérison. Les professionnels de la santé utilisent aussi la stadification pour décider d’utiliser ou non d’autres traitements (comme la radiothérapie ou la chimiothérapie) pour éviter que le cancer ne revienne après la chirurgie.
Que signifie un cancer de stade I?
Un cancer du côlon ou du rectum de stade I signifie que la tumeur ne se trouve que sur la couche interne de votre côlon ou rectum et qu’elle ne s’est pas propagée ailleurs. Il y a de bonnes chances de pouvoir guérir le cancer de stade I. À ce stade du cancer du côlon ou du rectum, la chirurgie offre un taux de guérison élevé. Habituellement, la chimiothérapie et la radiothérapie ne sont pas nécessaires.
Que signifie un cancer de stade II?
Un cancer du côlon ou du rectum de stade II signifie que la tumeur s’est développée dans la paroi du côlon ou du rectum plus profondément que dans un cancer de stade I et, possiblement, dans le tissu environnant. Si le cancer est dans le rectum, votre professionnel de la santé pourrait vous dire de faire de la radiothérapie et de la chimiothérapie avant la chirurgie effectuée pour enlever la tumeur. Toutefois, pour les personnes ayant un cancer du côlon, on se questionne encore pour savoir s’il est préférable de faire la chimiothérapie avant ou après la chirurgie. Communiquez avec votre professionnel de la santé pour vous informer des pour et des contre de ce traitement.
Certains cancers du côlon de stage II ont un risque élevé de récidive (de revenir). La tumeur enlevée pendant la chirurgie sera examinée en laboratoire pour aider votre professionnel de la santé à déterminer si le cancer présente un risque élevé de récidive. Si vous avez un cancer de stade II présentant un risque élevé de récidive, votre professionnel de la santé pourrait vous recommander la chimiothérapie pendant environ 6 mois après la chirurgie. La radiothérapie pourrait être utilisée pour essayer de tuer toutes les cellules cancéreuses restantes.
Que signifie un cancer de stade III?
Un cancer du côlon ou du rectum de stade III signifie que le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques. Le risque que le cancer revienne est élevé. Selon de récentes études de recherche traitant de patients ayant un cancer de stade III, les taux de survie sont plus élevés et le cancer est moins susceptible de revenir lorsque la chimiothérapie, la radiothérapie ou les deux sont utilisées en plus de la chirurgie.
Que signifie un cancer de stade IV?
Un cancer du côlon ou du rectum de stade IV signifie que le cancer s’est propagé à une autre partie du corps, comme le foie ou les os. On parle alors de métastases à distance. Il n’est presque jamais possible de guérir un cancer métastatique de stade IV. La chimiothérapie est offerte aux personnes qui ont un cancer du côlon ou du rectum de ce stade pour maîtriser leurs symptômes et prolonger leur survie.
Comment utilise-t-on la chimiothérapie pour traiter le cancer du côlon et du rectum?
Les médicaments de chimiothérapie sont utilisés pour tuer les cellules cancéreuses qui peuvent être restées derrière après le retrait de la tumeur par chirurgie. La chimiothérapie est habituellement combinée à un autre traitement appelé immunothérapie. Pendant l’immunothérapie, la personne prend des médicaments qui aident le système immunitaire à combattre le cancer. La recherche a indiqué que la combinaison de la chimiothérapie (pour tuer le cancer) et de l’immunothérapie (pour aider le système immunitaire à combattre le cancer) aide davantage à prévenir la propagation du cancer du côlon et du rectum que la chimiothérapie utilisée seule.
Il existe beaucoup de médicaments différents pour les traitements de chimiothérapie et d’immunothérapie. Votre professionnel de la santé vous aidera à décider quels médicaments répondent le mieux à vos besoins.
Quand utilise-t-on la radiothérapie?
La radiothérapie peut être utilisée pour traiter le cancer du côlon et du rectum. Dans les cancers colorectaux, il y a un risque que le cancer revienne dans la région pelvienne. La radiothérapie réduit ce risque. Si vous avez un cancer colorectal de stade II ou III, le risque que le cancer revienne est assez grand pour justifier l’utilisation de la radiothérapie en plus de la chirurgie. Il a été démontré que la combinaison de la chimiothérapie et de la radiothérapie améliore le résultat du traitement du cancer du rectum.
Dans de nombreux centres médicaux, la radiothérapie est donnée avant la chirurgie du cancer du rectum pour réduire la taille de la tumeur et prévenir le retour du cancer dans cette région. Dans d’autres hôpitaux, la radiothérapie a lieu après la chirurgie, uniquement s’il y a un risque accru que le cancer revienne ou se propage.
Que dire des effets secondaires?
Les effets du traitement contre le cancer diffèrent d’une personne à une autre. Certaines personnes ont peu ou pas d’effets secondaires, alors que beaucoup d’autres sont très malades. Votre professionnel de la santé vous dira à quel genre d’effets secondaires vous attendre de votre traitement contre le cancer. Il vous dira aussi quels effets secondaires sont inhabituels et quand communiquer avec son bureau.
Que sont les programmes de recherche clinique?
Même si l’utilisation de la chimiothérapie et de la radiothérapie après la chirurgie effectuée pour les cancers du côlon et du rectum est maintenant pratique courante, les professionnels de la santé veulent encore en apprendre davantage. Ces traitements font l’objet d’études dans le but de continuer à améliorer les résultats. On pourrait vous offrir de participer à un programme de recherche clinique pour aider les professionnels de la santé à comprendre quels médicaments sont les plus efficaces, quel est le meilleur moment pour le traitement ou quelle durée de traitement convient le mieux. Votre professionnel de la santé peut vous aider à décider de participer ou non à un programme de recherche clinique.
J’ai reçu un diagnostic de cancer du côlon. À quelle fréquence dois-je avoir des prises de sang?
Une analyse sanguine du dosage de l’ACE (antigène carcinoembryonnaire) devra probablement être faite aux 3 à 6 mois pendant 5 ans après votre diagnostic de cancer. Après cela, votre professionnel de la santé vous recommandera la fréquence des vérifications. Le dosage de l’ACE, combiné à la tomodensitométrie (TDM), peut améliorer la survie. Communiquez avec votre professionnel de la santé pour savoir à quelle fréquence vous devriez faire une TDM. La plupart des gens doivent faire une coloscopie 1 an après la chirurgie. Par la suite, la fréquence peut varier selon le type de cancer et devrait être discutée avec votre fournisseur de soins de santé.
POUR PLUS D’INFORMATION
Nova Scotia Colon Cancer Prevention Program
Sans frais 1-866-599-2267
https://www.nshealth.ca/service-details/Colon%20Cancer%20Prevention%20Program
Programme de dépistage du cancer colorectal de l’Île-du-Prince-Édouard (dont le test de dépistage à domicile)
Sans frais 1-888-561-2233
https://www.princeedwardisland.ca/fr/information/sante-i-p-e/programme-depistage-du-cancer-colorectal
Société canadienne du cancer
Sans frais 1-888-939-3333
http://www.cancer.ca/fr-ca/?region=ns
Cancer Colorectal Canada
Sans frais 1-877-502-6566
https://www.colorectalcancercanada.com/
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